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livres:racines_du_ciel [2017/11/06 20:40] supergnu [II - Personnages principaux (Factuel)] |
livres:racines_du_ciel [2017/11/27 22:04] (Version actuelle) supergnu |
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====== Les racines du ciel ====== | ====== Les racines du ciel ====== | ||
//Ou "Du besoin universel de chaleur" | //Ou "Du besoin universel de chaleur" | ||
- | ou "Diatribe contre la solitude"// | + | ou "Diatribe contre l'utilitarisme"// |
===== I - Intro ===== | ===== I - Intro ===== | ||
Les racines du ciel est un roman de [[auteurs:Romain Gary|Romain Gary]], [[:Prix Goncourt|Prix Goncourt]] 1956. | Les racines du ciel est un roman de [[auteurs:Romain Gary|Romain Gary]], [[:Prix Goncourt|Prix Goncourt]] 1956. | ||
+ | Je trouve ce livre particulièrement intéressant surtout par rapport à d'autres prix Goncourt plus "contemporains" tels que //Chanson douce// (2016) ou //Au revoir la haut// (2013), d'excellent romans par ailleurs, car ce livre dépasse justement le roman. Il en utilise la forme pour ouvrir derrière une réflexion plus profonde sur l'homme, son évolution et la question de l’humanité. Ce livre a été écrit dans un contexte tendu, au sortir de la seconde guerre mondiale, alors que le souvenir des horreurs nazies est encore frais (d'autant plus présent peut être dans l'esprit de Romain Gary qu'il est d'origine juive et polonaise) et que la guerre froide bats son plein. | ||
+ | Dans ce contexte ou la notion d’humanité (de grandeur humaine, d'exception par rapport à l'animal) a été particulièrement mise à mal lors de sa confrontation avec la réalité des comportements humains lors de la seconde guerre mondiale, Romain Gary essaye de défendre une certaine idée de l'homme et de redonner espoir à l'homme en lui en démontrant qu'il y a encore des combats et des idéaux qui valent le coup d'être défendus. | ||
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+ | ====== II - Résumé rapide (Factuel) ====== | ||
+ | Au sortir de la seconde guerre mondiale ou il a été déporté pour résistance, Morel se rend en Afrique Équatoriale Française (AEF), au Tchad plus précisément pour défendre les populations d'éléphants contre les massacres des populations locales pour la viande et la protection des champs, contre la chasse sportive pratiquée par les Européens et contre la capture d'éléphanteau pour exhibition dans les cirques et Zoo. Il commence par monter une pétition pour tenter de forcer l'état à interdire la chasse à l'éléphant. Malheureusement sa pétition n'a que peu de succès car tout le monde le prend pour un dérangé. De plus, malgré le fait que le bien fondé de sa cause soit reconnu par presque tous, sa façon de présenter sa cause donne l'impression non de signer pour les éléphant mais contre l'homme. Il décide alors de faire de la 'résistance', il vas se cacher dans la brousse et tire (sans objectif de tuer, il vise les jambes) sur les chasseurs d'éléphants. Il est persuadé que si il parvient à faire parler de sa cause dans les journaux, l'opinion publique se rangera à ses cotés, et le gouvernement agira. Il fini par se joindre à la cause du groupuscule politique réclamant l’indépendance, réalise quelques action d'éclat, fait parler de lui puis disparaît dans la brousse au moment ou son groupe est arrêté. | ||
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===== II - Personnages principaux (Factuel) ===== | ===== II - Personnages principaux (Factuel) ===== | ||
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//"Je dois vous dire aussi que j’ai contracté, en captivité, une dette envers les éléphants, dont j’essaye seulement de m’acquitter. C’est un camarade qui avait eu cette idée, après quelques jours de cachot – un mètre dix sur un mètre cinquante – alors qu’il sentait que les murs allaient l’étouffer, il s’était mis à penser aux troupeaux d’éléphants en liberté – et, chaque matin, les Allemands le trouvaient en pleine forme, en train de rigoler : il était devenu increvable."// | //"Je dois vous dire aussi que j’ai contracté, en captivité, une dette envers les éléphants, dont j’essaye seulement de m’acquitter. C’est un camarade qui avait eu cette idée, après quelques jours de cachot – un mètre dix sur un mètre cinquante – alors qu’il sentait que les murs allaient l’étouffer, il s’était mis à penser aux troupeaux d’éléphants en liberté – et, chaque matin, les Allemands le trouvaient en pleine forme, en train de rigoler : il était devenu increvable."// | ||
Morel à Minna | Morel à Minna | ||
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+ | Après la guerre, il décide d'aller au Tchad, pour vivre la liberté qu'il avait rêvé en captivité. Découvrant le problème des massacres d'éléphants, il tente une pétition pour interdire la chasse aux éléphants (tout au moins la chasse "sportive" dans un premier temps). Ne parvenant pas à regrouper suffisamment de signatures et pressé de mettre une fin au massacre continu d'éléphants (30 milles par ans) avant qu'il ne soit trop tard, il prend les armes et commence à tirer sur les chasseurs d'éléphants. | ||
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+ | Minna | ||
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+ | Watari | ||
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+ | le jésuite | ||
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+ | saint denis | ||
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+ | ... incomplet | ||
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===== III - Résumé détaillé (Factuel) ===== | ===== III - Résumé détaillé (Factuel) ===== | ||
===== Partie I ===== | ===== Partie I ===== | ||
+ | ===== Partie II ===== | ||
+ | ===== Partie III ===== | ||
===== IV - Analyse (Subjectif) ===== | ===== IV - Analyse (Subjectif) ===== | ||
+ | A une époque ou l'utilitarisme à atteint une apogée, avec les camps de travail forcés, avec les usines d’armement. A une époque ou le prix d'une vie se compte en mètres de terrains conquit. Mais aussi dans le civil avec le travail à la chaîne, avec l'emballement du capitalisme qui signe l’avènement d'une forme d'esclavagisme qui se dissimule, Romain Gary, par l’intermédiaire de Morel autorise l'homme à viser plus haut que la simple survie de l'homme et l'enrichissement égoïste de quelques uns. | ||
+ | L'apanage de toute civilisation développée, est de pouvoir se permettre l'art, la culture, l'inutile, le superflu. | ||
+ | Romain Gary considère que le niveau de développement d'une civilisation s'estime à la quantité d'inutile qu'elle peut se permettre. | ||
+ | Morel en défendant les éléphant ne cherche donc pas à | ||
- | ===== V - Réflexions (Subjectif) ===== | + | |
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+ | ===== V - Réflexions en vrac (Subjectif) ===== | ||
Durant tout le livre sont faites des allusions au ciel africain qui semble particulièrement présent, absorbant pour les différents protagonistes. Pour autant, si dans la brousse africaine (et la nature sauvage en général) on peu ressentir une forme de communion et d’unité avec la nature, face a l’immensité et à l'oppression du ciel africain, nocturne qui plus est, décrit par Gary, cette sensation aurai plutôt tendance à se muer (à mon sens) en un isolement, une sensation de petitesse et de solitude. | Durant tout le livre sont faites des allusions au ciel africain qui semble particulièrement présent, absorbant pour les différents protagonistes. Pour autant, si dans la brousse africaine (et la nature sauvage en général) on peu ressentir une forme de communion et d’unité avec la nature, face a l’immensité et à l'oppression du ciel africain, nocturne qui plus est, décrit par Gary, cette sensation aurai plutôt tendance à se muer (à mon sens) en un isolement, une sensation de petitesse et de solitude. | ||
Faut-il donc voir dans cette omniprésence du ciel dans le livre et dans le choix du titre "Les racines du ciel", qui sous-entend que l’Afrique est la racine du ciel, une sorte de plaisanterie sordide en lien avec le besoin de chaleur et de présence des différents personnages ? | Faut-il donc voir dans cette omniprésence du ciel dans le livre et dans le choix du titre "Les racines du ciel", qui sous-entend que l’Afrique est la racine du ciel, une sorte de plaisanterie sordide en lien avec le besoin de chaleur et de présence des différents personnages ? | ||
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+ | Dans le livre, on remarque quand même que Morel est quasiment seul contre tous, entourés de gens qui peinent à croire et à comprendre sa motivation. Les hommes sont tellement centres et aveuglés sur leurs propres problèmes qu'ils semblent ne pas comprendre qu'un homme puisse dépasser tout ca et viser plus haut. Ils interprètent au choix sa campagne comme une campagne d'agitation politique ou une campagne contre l’homme de la part d'un homme devenu amok, rogue. Alors que la réalité est tout autre, c'est dans les fait une campagne magnifique POUR l’homme, de la part de quelqu'un qui a souffert le pire de ce qu la société a pu lui faire dans les camps de concentration et qui lui a pardonné. | ||
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